« MÉDIATION ANIMALE »
DÉFINITION
L’histoire et les origines de la médiation par l’animal
Introduction
Dans un contexte socio-économique où la productivité et la rentabilité semblent essentielles, où les technologiques numériques et les écrans prennent chaque jour davantage de place, où la robotique et la domotique remplacent les humains dans des tâches de plus en plus sophistiquées, la présence animale auprès des usagers des établissements, ou bien des personnes vivant à domicile revêt une dimension toute particulière.
Depuis de nombreuses années, la Médiation par l’Animal tend à se faire une place dans le domaine social, médical et paramédical. Elle gagne en popularité car de plus en plus de professionnels souhaitent l’utiliser. Toutefois, la proportion d’intervenants l’utilisant au sein d’établissements et/ou à domicile est encore minime. De plus, parmi ces intervenants, très peu viennent du monde paramédical, cela amenant à des raccourcis et des transformations de séance de médiation en ce que j’aime surnommer de la « papouille-thérapie ».
Il faudra encore de nombreuses années de recherches rigoureuses et de formations pour pouvoir prouver scientifiquement les bénéfices apportés par le chien de réadaptation. L’utilisation du chien de réadaptation se développe de plus en plus chez nos voisins les Québécois. Ils ont la chance d’avoir Mira, un centre d’élevage reconnu mondialement, qui aide au développement et à la recherche sur les rôles que peuvent avoir les chiens auprès des humains.
Origines et Généralités
Depuis l’Antiquité, les croyances populaires ainsi que les pratiques superstitieuses ont beaucoup impliqué les animaux dans les processus de guérison ou de protection des hommes.
La première expérience en milieu médical remonte au IXème siècle, en Belgique, à Gheel.
En 1792, Mr William Tuke crée le « York Retreat ». Dans cette institution, les personnes atteintes de maladies psychiatriques sont mises en relation avec des lapins, des volailles ainsi que des chiens. Elle a montré des effets bénéfiques pour tous ces patients et est aujourd’hui considérée comme fondatrice des activités de médiation.
De nombreuses autres initiatives ont suivi. Notamment à l’Institut Bethel en Allemagne avec chats, chiens, chevaux et volailles, ou bien avec Mme Nightingale, infirmière, qui, en 1880, confie une tortue aux patients blessés de guerre en cours de guérison. En 1944, au sein de la Croix Rouge, des chiens accompagnent la convalescence des blessés pour les aider à garder le moral.
Boris Levinson, pédopsychiatre américain, est le premier à parler du rôle de l’animal en tant que catalyseur. Observant la réaction d’un enfant mutique à la présence inattendue de son propre chien lors d’une séance, il a théorisé l’impact bénéfique en thérapie de la présence d’un chien sur les capacités de communication et sur la relation thérapeutique.
C’est en 1975 que les époux Samuel et Elisabeth Corson, deux psychiatres américains, apportent les premières études scientifiques. Ils ont observé que la présence de chiens auprès de patients schizophrènes permettait une amélioration du comportement, une augmentation des liens positifs envers autrui, et une amélioration de la confiance en soi.
En 1980, une étude américaine composée, entre autres, d’Erika Friedmann professeur en médecine, démontre l’impact positif d’avoir un chien sur la santé cardiovasculaire de patients un an après un AVC.
D’un point de vue physiologique, le Dr Friedmann, en 1980, a mis en évidence que le fait de caresser un animal de compagnie entraine une diminution de la pression artérielle. Chez les insuffisants cardiaques, l’anxiété, la pression artérielle systolique pulmonaire ainsi que la pression dans les capillaires pulmonaires sont également significativement diminués grâce à la visite du chien.
Dans le même sens, il a été démontré une diminution de la douleur ressentie par des patients hospitalisés, et une utilisation d’analgésiques diminuée pendant et après la visite d’un chien (Stoffel et Braun, 2006 ; Lust et al. 2007).
Depuis, les études continuent de se multiplier afin de montrer l’impact positif de l’animal auprès de personnes malades, mais également auprès des propriétaires d’animaux de compagnie.
Définition
La thérapie assistée par l’animal (TAA) qui nous concerne est une aide aux thérapies conventionnelles. L’animal est un médiateur entre le patient et le thérapeute. Dans l’idéal, l’intervenant va avoir une double formation, une formation de thérapeute, et une formation en Médiation par l’Animal.
Pour qu’il y ait Médiation par l’Animal, il faut un thérapeute, un ou plusieurs bénéficiaires et un chien. La triade est impérative. Au-delà de la valeur ajoutée que représente la médiation pour le bénéficiaire, elle apparait également comme un véritable atout dans les relations humaines et la communication entre tous les acteurs.
Aujourd’hui, l’expression « Médiation Animale » se diffuse de plus en plus dans les pays francophones. Dans cette perspective, l’activité de médiation animale correspond à la « recherche des interactions positives issues de la mise en relation intentionnelle homme-animal dans les domaines éducatif, thérapeutique ou social » (Fondation Sommer, 2018).
En tant qu’ergothérapeute, je suis amenée à utiliser une multitude de moyens, outils, activités afin de procéder à la rééducation de mes patients. Je travaille autour de l’autonomie et l’indépendance des personnes, que ce soit en institution ou à domicile, et ce, peu importe leur âge, de l’enfant à la personne âgée.
La Médiation par l’Animal est un outil de plus (permettant de stimuler les capacités motrices, sensitives et cognitives des patients), un outil innovant, rempli d’humanité et d’espoir.